Les réserves d’énergie hydraulique sont maintenant en place et elles sont très chères. Malgré qu’elles soient payées par les consommateurs d’électricité, elles n’apportent pas de nouvelle énergie dans le système.
18 novembre 2022
La Suisse risque de manquer d’électricité au printemps prochain et ceci à cause d’une planification négligée depuis des années en matière d’installations de production d’électricité efficaces. La Russie ne fournit plus de gaz et la Suisse ne pourra peut-être plus importer d’électricité produite en Allemagne avec des énergies fossiles.
Après des années d’aveuglement, le Conseil fédéral semble avoir enfin pris conscience de cette situation déplorable. Depuis, une certaine agitation règne dans la Berne fédérale pour écarter ce qui est considéré comme étant le risque le plus dangereux selon l’Office fédéral de la protection de la population, à savoir une pénurie d’électricité. Les réserves d’énergie hydraulique constituent une mesure importante. La Commission fédérale de l’électricité (ElCom) a présenté en août une soumission avec les paramètres de base pour effectuer les réserves hydroélectriques.
L’appel d’offres s’est achevé le 24 octobre. Dans le communiqué de l’ElCom, on peut lire : « Lors de l’appel d’offres organisé par Swissgrid pour la réserve de force hydraulique, 149 offres au total ont été soumises par différents fournisseurs pour un total de 672 GWh. L’ElCom a décidé d’attribuer la mise en réserve de la force hydraulique à des offres totalisant 400 GWh ». Le coût total de la réserve s’élève à 296 millions d’euros, soit 74 centimes par kWh !
Ces réserves sont payées par les consommateurs suisses d’électricité. Près de 300 millions d’euros, c’est donc beaucoup d’argent. D’autant plus qu’il n’y a pas de nouvelle énergie à disposition dans le système. En fait, ce sont des capacités de stockage que les Suisses financent désormais. Il est en outre clair qu’en cas de pénurie européenne, la réserve hydroélectrique ne pourrait contribuer que de manière limitée à la sécurité de l’approvisionnement. En effet, l’eau ne peut être turbinée qu’une seule fois.
Il est temps que la Suisse assure enfin une production d’électricité autonome. Pour cela, des responsabilités politiques claires et une ouverture aux nouvelles innovations et technologies sont indispensables. C’est précisément ce que demande notre initiative populaire.