Le conseiller fédéral Ueli Maurer le dit clairement. La Suisse est à court d’électricité et sans nouvelles centrales nucléaires, cela ne sera probablement pas possible de combler le manque.
Le Tagesanzeiger a publié une grande interview du conseiller fédéral et ministre des Finances Ueli Maurer. De nombreux thèmes sont abordés, dont – de manière surprenante – la sécurité de l’approvisionnement en électricité de la Suisse.
Or, le conseiller fédéral Ueli Maurer est connu pour son franc-parler. A la question de savoir si un accord sur l’électricité ne garantirait pas la sécurité de l’approvisionnement en électricité, il répond : « Non, c’est mal estimé, car l’UE, tout comme la Suisse, manque d’électricité. Il est urgent d’augmenter la production d’électricité en Suisse. Ce n’est plus comme si nous pouvions simplement importer l’électricité manquante grâce à un accord sur l’électricité avec l’UE, car eux non plus n’en ont pas assez ». Le conseiller fédéral a mis le doigt là où il fallait. Depuis quelques années déjà, le Club Energie Suisse constate que nos voisins européens produisent eux-mêmes trop peu d’électricité, en hiver notamment.
Dans l’interview, le conseiller fédéral Ueli Maurer demande aussi la construction immédiate de centrales à gaz pour combler le manque à partir de 2025. Parallèlement, il faut impérativement prolonger la durée de vie des centrales nucléaires.
Et lorsque les journalistes demandent à Simonetta Sommaruga d’accélérer les projets liés aux barrages et si ces derniers ne sont pas utiles, Ueli Maurer répond : « Oui, mais c’est insuffisant. Nous sous-estimons probablement la consommation d’électricité supplémentaire année après année. L’électrification des transports avance plus vite que prévu et les économies d’électricité plus lentement que prévu ».
Les journalistes ont voulu savoir si la question énergétique devenait un désavantage concurrentiel pour la Suisse, Ueli Maurer a également mis le doigt au bon endroit : « Pas forcément, car nous avons des problèmes similaires à ceux de l’étranger. Nous pourrions les résoudre en construisant de nouvelles centrales nucléaires ». Les journalistes ont ensuite demandé si quelqu’un est vraiment prêt à investir dans une centrale nucléaire. « Si on autorise la construction, certainement. Nous devrons en parler dans trois ou quatre ans. Il existe aujourd’hui de nouvelles technologies. Il y a encore beaucoup à faire ».
Enfin, un membre du gouvernement qui appelle un chat un chat. Il faut féliciter le conseiller fédéral Ueli Maurer pour son franc-parler.