Le froid révèle le problème

La Suisse est confrontée à une pénurie d’électricité qu’elle a elle-même provoquée. Même si notre pays semble pouvoir s’en tirer à bon compte cet hiver, nous serons confrontés au même problème l’année prochaine.

Eingefrorenes Thermostat

La réalité de la politique d’approvisionnement électrique et énergétique est désormais incontournable dans l’opinion publique. Même le Tagesanzeiger en parle désormais sans détour et met le doigt sur les problèmes évidents de la politique énergétique suisse. C’est suffisamment surprenant pour être relevé !

Dans un article à lire ici, le correspond parlementaire Mischa Aebi écrit : « Le fait que la Suisse ait connu cette semaine une consommation d’électricité record – en raison de la vague de froid – n’a même pas valu une note de bas de page dans la plupart des médias. La consommation d’électricité de mardi était seulement 1% inférieure au record de consommation des cinq dernières années. Les chauffages ont donc tourné à plein régime ».

La Suisse a certes prévu une réserve de force hydraulique et la centrale à gaz de Birr (AG) pour les éventuelles urgences de cet hiver. Mais le problème est loin d’être résolu ! L’hiver prochain, les problèmes à résoudre seront encore plus grands.

Comme toujours, la faute est recherchée partout, sauf là où il faut ! Pour de nombreuses personnes, la faute revient à Poutine, qui a fermé le robinet de gaz. Pour d’autres politiciens, la faute revient aux groupes énergétiques qui orientent leurs activités en fonction de leurs rendements et ne se sentent pas responsables de l’approvisionnement en électricité des clients, donc de nous tous.

La vérité est en fait simple à identifier si l’on base son analyse sur des faits. Le Tagesanzeiger ajoute : « La raison principale n’est toutefois pas à rechercher du côté de Poutine ou de groupes sans scrupule, mais dans la politique énergétique. La Suisse et l’Europe se sont fixé un objectif ambitieux : une société neutre en CO2 et sans centrales nucléaires, le plus rapidement possible ». Une stratégie qui ne fonctionne pas.

Chaque fois qu’un chauffage au mazout ou au gaz est remplacé par une pompe à chaleur, la consommation d’électricité augmente. Elle augmente en particulier quand il fait froid, donc en hiver. C’est aussi la saison où l’énergie solaire ne fournit souvent pas d’électricité pendant plusieurs jours, comme l’ont clairement montré les quinze derniers jours en Allemagne et en Suisse. Les rendements de l’énergie éolienne sont également misérables, voire inexistants. Le mois dernier l’a, lui aussi, prouvé de manière évidente.

« Cela montre clairement que les vagues de froid sont le talon d’Achille de l’approvisionnement en électricité. Car c’est précisément lorsqu’il fait le plus froid que l’on aura besoin de toujours plus d’électricité à l’avenir. Et c’est justement à ce moment-là qu’il y aura de moins en moins d’électricité disponible, car le photovoltaïque ne peut rien produire sans soleil. Si nous ne devenons pas plus réalistes, il arrivera un jour un hiver vraiment froid qui paralysera l’approvisionnement en électricité – et plongera la Suisse dans une véritable crise économique », conclut Mischa Aebi dans le Tagesanzeiger.

Le réalisme consiste à autoriser toutes les technologies qui permettent une production d’électricité sûre et propre. C’est pourquoi nous avons lancé l’initiative « De l’électricité pour tous en tout temps (Stop au blackout) ». Un approvisionnement en électricité sûr et climatiquement neutre en hiver n’est pas réalisable sans énergie nucléaire. Ne nous laissons pas aveugler par les politiques idéologiques, mais guider par celles du réalisme, car le charbon et le gaz remplacent aujourd’hui le soleil et le vent en hiver. L’objectif de zéro émission net de carbone n’est donc pas possible sans l’énergie nucléaire !